Back to top

La rubrique « Actualités de la recherche » vous propose de suivre les projets scientifiques et l’actualité éditoriale des laboratoires de l’Université des Antilles, et de découvrir les contributions de nos chercheurs sur les grands enjeux de notre temps, sous la forme d’interviews, de colloques et de discussions publiques.


Les récifs coralliens et le littoral de demain

Mercredi 22 Mai 2019, 8h30, Salle 7 – UFR Sciences Juridiques et Economiques, Campus de Fouillole- Université des Antilles

 

 

Présentation du séminaire

Les récifs coralliens fournissent de nombreux services écosystémiques et abritent des niveaux de biodiversité parmi les plus élevés de la planète. Aujourd'hui, ils font face à des risques croissants et seront probablement les premières victimes de l'accélération du changement environnemental, provoquant des extinctions locales et régionales. Le suivi de la biodiversité reste ainsi l'un des défis les plus difficiles rencontrés par les biologistes de la conservation.

Ce séminaire sera l’occasion de retracer l’historique des suivis des récifs coralliens de deux régions de l’Outre-mer : Caraïbes et Polynésie française en présence des experts, et de présenter l’apport de la bioacoustique sous-marine (thématique tout à fait originale et inédite aux Antilles) pour les futurs plans de suivis environnementaux et de conservation non seulement des récifs mais du littoral dans son ensemble.

 

Thème 1 : Évolution des récifs coralliens antillais sous l'influence de facteurs anthropiques et du changement climatique global

Intervenant : Pr. Claude Bouchon, Unité BOREA, Université des Antilles, Guadeloupe

 

L’état de santé des récifs coralliens des Antilles françaises a commencé à se dégrader rapidement à partir du début des années 80 à la fois sous l’influence des actions anthropiques et des effets liés au changement climatique global agissant en synergie.

 

Thème 2 : 50 ans de recherche sur les récifs coralliens de Moorea en Polynésie française

Intervenant : Pr. David Lecchini, PSL Research University, USR CRIOBE, Moorea, Polynésie Française

 

Dans sa conférence à l’Université des Antilles, David Lecchini aborde les différents travaux du CRIOBE avec un focus particulier sur les changements climatiques et leurs impacts sur les récifs coralliens, les poissons coralliens et l’aménagement du littoral face à la pression humaine.

 

 

Thème 3 : Recherches en bioacoustique aquatique

 

Intervenant : Pr. Eric Parmentier, Laboratoire de Morphologie Fonctionnelle et Evolutive, Université de Liège, Belgique

 

Dans sa conférence, Eric Parmentier présente la diversité des études qu’il dirige autour de la communication acoustique chez les poissons :

  • les différents types de sons, la compréhension des mécanismes impliqués ainsi que leur évolution ;
  • leur utilisation pour la surveillance de l’habitat ou la recherche d’espèces (sentinelles, grande profondeur, endémiques, menacées…)
  • l’effet des sons anthropiques sur les communautés animales ;
  • les sons et de leur utilité en aquaculture.

 

Thème 4 : Etudes des paysages acoustiques des récifs coralliens et du littoral

Intervenant : Dr. Frédéric Bertucci, Unité BOREA, Université des Antilles, Guadeloupe

 

Dans les récifs coralliens, des habitats distants de moins d’un kilomètre présentent des signatures spécifiques pouvant servir de repères aux larves de nombreuses espèces de poissons récifaux mais également de coraux bâtisseurs.

La modification, l’altération et la destruction des récifs et des zones de nurseries du littoral iront donc de paires avec la modification des signatures acoustiques associées. La pertubation des repères acoustiques menace la diversité et la stabilité des populations ichtyologiques et de l’environnement récifal dans son ensemble.

Pour la première fois en Guadeloupe, dans le cadre du projet EMuL (LABEX CORAIL), une approche de suivi en acoustique passive va être menée pour caractériser les signatures acoustiques du littoral et l’impact des activités humaines sur la diversité récifale.

 

Pour aller plus loin avec nos intervenants :

Claude Bouchon est co-auteur de monographies sur l’espace maritime caribéen, à emprunter et consulter dans les Bibliothèques de l’Université des Antilles :

Bouchon, et al.  La  Grande encyclopédie De La Caraibe [5] Le Monde Marin. Sanoli, 1990. MLA

Bouchon, and Laborel.  Les  Peuplements Coralliens Du Grand Cul-De-Sac Marin De Guadeloupe (Antilles françaises). Annales De L'Institut océanographique, 1990. MLA

Conférence à visionner sur Manioc :

Suivi de l’état de santé des récifs coralliens

 

Les nombreux articles de Frédéric Bertucci, Eric Parmentier et David Lecchini sont consultables sur l’archive ouverte HAL.

Ils sont ensemble co-auteurs de plusieurs publications ; par exemple :

Frédéric Bertucci, Eric Parmentier, Laëtitia Berten, Rohan M Brooker, and David Lecchini. "Temporal and Spatial Comparisons of Underwater Sound Signatures of Different Reef Habitats in Moorea Island, French Polynesia." PLoS ONE 10, no. 9 (2015): E0135733.

Bertucci, Frédéric, Eric Parmentier, Gaël Lecellier, Anthony D Hawkins, and David Lecchini. "Acoustic Indices Provide Information on the Status of Coral Reefs: An Example from Moorea Island in the South Pacific." Scientific Reports 6, no. 1 (2016): 33326.

Tous deux consultables en Open Access.

Vous trouverez par ailleurs les publications scientifiques du laboratoire BOREA sur l’archive ouverte HAL.

 

Pour en savoir plus sur les organisateurs

 

 

L'Unité BOREA "Biologie des Organismes et Ecosystèmes Aquatiques" étudie la biologie évolutive et l’écologie des organismes aquatiques et vise à comprendre, par une approche multidisciplinaire et intégrative, l’origine, le rôle et les mécanismes de l’évolution de la biodiversité aquatique (des molécules aux écosystèmes) et à contribuer à prédire ses réponses face aux changements globaux, anthropiques et climatiques.

A l’université des Antilles, l’équipe s'intéresse à l’évolution des écosystèmes caraïbes et aux stratégies développées par les populations et les groupes fonctionnels de ces milieux insulaires tropicaux.

L’unité est affiliée au Muséum National d’Histoire Naturelle (MHNN), à Sorbonne Université (SU), à l’Université de Caen Normandie (UCN), à l'Université des Antilles (UA), au CNRS Institut Ecologie et Environnement (INEE) et à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD).

 

Les membres de l’UA sont membres des Laboratoires d’Excellence (LabEX) du programme investissement d’avenir (PIA), LABEX CORAIL et LABEX DRIIHM. Ils participent aux comités scientifiques et de direction de l’AFB, du RTPi Caraïbes, de l’OHM Port Caraïbe, du CNPN, des Parcs Naturels Guadeloupe, de l’association Caribaea Initiative, du GCFI,…

 

Responsable BOREA-UA : Mme Malika René-Trouillefou.

Adresse : Université des Antilles, Bâtiment de Biologie Marine, Campus de Fouillole, B.P. 592, 97159 Pointe-à-Pitre, Guadeloupe.

Tél : (+590) 590 48 30 04

Courriel : malika.trouillefou@univ-antilles.fr  https://borea.mnhn.fr   http://www.univ-antilles.fr

 

Le Laboratoire d’Excellence «Récifs coralliens face au changement global» (LabEx CORAIL) a pour objectif de fournir une véritable plateforme de connaissance sur les écosystèmes coralliens, leurs évolutions dans un contexte de changement global, et de meilleurs plans de management pour une gestion durable de ces ressources.

Le LabEx regroupe 80% des chercheurs actifs sur les récifs coralliens. Le LabEx CORAIL se classe au 2ème rang mondial de la recherche sur les récifs coralliens, juste après le Centre d’Excellence sur les Récifs Coralliens Australiens.

Il est dirigé par le Pr. Serge Planes et est porté par l’École Pratique des Hautes Études et 8 établissements partenaires : les universités de La Réunion (UR), de Nouvelle-Calédonie (UNC), de Polynésie française (UPF), des Antilles et de la Guyane (UA), l’EHESS, l’IRD, le CNRS et l’Ifremer.

Responsable LabEx CORAIL : Mr Serge Planes.

Adresse : 58 avenue Paul Alduy, 66860 Perpignan CEDEX, France.

Tél : (+33) 04 68 66 21 94 Courriel : eboissin@gmail.com   www.labex-corail.fr

 


Actualité du mois de juin 2019 : Interview de Lucie Dejouhanet nommée membre junior de l’IUF

Lucie Dejouhanet nommée membre junior de l’IUF

Interview de Lucie Dejouhanet réalisée le 12 juin 2019

Madame Dejouhanet Lucie, maître de conférences en Géographie humaine (section CNU 23) au laboratoire AIHP-GEODE1  de l’université des Antilles, est nommée membre junior de l’Institut universitaire de France (IUF)2  à compter du 1er octobre 2019, pour une durée de cinq ans.

Après Monsieur Philippe Connes (2013), elle est la deuxième parmi les enseignants-chercheurs de l’Université des Antilles à être nommée membre junior de l’IUF et fait partie des 5 lauréats obtenus par la France Outre-mer depuis 2010.

Ses recherches portent sur les filières et circulations des plantes médicinales, sur les politiques de gestion de la nature et le rapport formel/informel. En Inde du Sud et en Guyane française, elle étudie les flux transfrontaliers de plantes et les stratégies d’approvisionnement des industries pharmaceutiques.

Pouvez-vous présenter votre parcours ?

Je suis enseignant-chercheur au laboratoire AIHP-GEODE, à l’Université des Antilles, et j’occupe ce poste depuis 2013, donc depuis 6 ans maintenant. Ce n’était pas ma première pratique des Antilles, puisque ma toute première recherche, je l’ai faite pour ma maîtrise sur Marie-Galante et sur la crise de l’industrie sucrière et les solutions alternatives au développement en 2002. Et ce fut une recherche passionnante. C’est vraiment ce qui m’a poussé à continuer dans ce champ.

Ensuite, je me suis spécialisée sur la question des filières liées à des produits issus du secteur primaire principalement, à savoir produits agricoles, produits miniers et produits liés à la cueillette et à la biodiversité. J’ai commencé sur les produits agricoles, avec ce travail sur Marie-Galante. Ensuite, en DEA, sur les produits miniers. Et maintenant, je travaille sur la cueillette des plantes médicinales et les filières et réseaux d’approvisionnement des industries pharmaceutiques.

En poste pendant trois ans à l’Institut Français de Pondichéry, j’ai mené ma recherche de doctorat sur les cueilleurs de plantes médicinales au Kerala3, dans l’Etat voisin du Tamil Nadu, puis j’ai descendu les versants de la montagne avec les plantes pour trouver tous les intermédiaires commerciaux entre la plante et l’industrie pharmaceutique. J’ai fait une thèse assez longue. Et puis, j’ai eu la possibilité d’y retourner plusieurs fois pour y travailler et mettre à jour mes données, cette fois du point de vue de l’industrie et de la traçabilité des plantes.

Après ma thèse qui m’a valu un prix de thèse au Comité national français de géographie, j’ai été recrutée à l’université des Antilles, car à ce moment-là, au niveau de la recherche en géographie et en sciences expérimentales, il y avait un champ en construction sur les plantes médicinales. Un ouvrage était d’ailleurs en cours de publication. C’est dans ce cadre-là et aussi pour mes compétences dans les outils de la géographie que j’ai été recrutée. J’ai en effet un DESS de cartographie et systèmes d’information géographique et ai cumulé des expériences en cartographie d’édition. Depuis que je suis au Antilles, j’ai mené quelques petites recherches en Martinique mais c’est surtout en Guyane que j’ai commencé à travailler sur un sujet connexe à la cueillette des plantes, à savoir la circulation des plantes et des savoirs thérapeutiques entre les différentes communautés de Guyane avec les ethnobotanistes de l’université de Guyane et de l’équipe LEEISA du CNRS4 . Je continue de travailler sur l’Inde, toujours sur la manière dont s’approvisionnent les industries ayurvédiques sur ces territoires.

Comment êtes-vous venue à la recherche ?

Je pense fondamentalement que la construction d’un parcours de recherche, c’est à la fois un investissement très fort sur une thématique, sur un sujet, c’est beaucoup de sacrifices, mais c’est aussi une histoire  d’opportunités. Il y a beaucoup de choses qui se font parce qu’on est là au bon moment, qu’on a des intuitions et qu’on saisit les opportunités Par exemple, je me suis intéressée à Marie-Galante en Master parce que dans mon parcours, en classes préparatoires, on avait fait un commentaire de carte sur l’île de Marie-Galante et que la présence de nombreux moulins m’avait interpellée.

Je le dis souvent lorsque l’on fait les journées d’information dans les lycées, « moi, je n’aimais pas la géographie au lycée. » Au moment de déterminer la voie dans laquelle aller, j’ai d’abord fait un choix par défaut, j’ai éliminé les autres matières. Et puis, arrivée en 1ère année de classe préparatoire, j’ai eu un enseignant géographe qui m’a passionné et je me suis orientée vers la géomorphologie, l’étude des formes du relief. En licence, au gré des enseignements et de mes lectures, j’ai bifurqué vers la géographie humaine.  

Dans mon travail, je m’intéresse aux hommes, je ne connais pas les plantes, ce qui m’intéresse ce sont les hommes qui vont cueillir ces plantes, ce sont les hommes qui utilisent ces plantes. Comment ils collectent les plantes, comment ils interfèrent entre eux, comment la plante qui circule voyage. Je n’ai pas une approche de botaniste, j’ai vraiment une approche de géographe sociale, puisque maintenant on parle moins de géographie humaine que de géographie sociale.

En DEA, j’ai fait cette comparaison Mauritanie-Brésil sur l’impact d’une infrastructure minière. Mais je voulais travailler sur la forêt. Là aussi c’est une question d’opportunité. A ce moment-là, j’étais intéressée par ce qui se faisait au Brésil mais aussi à l’Institut Français de Pondichéry en Inde qui avait un axe sur les forêts. J’ai envoyé un mail là-bas et à ce moment-là le doctorant qu’ils devaient prendre venait de les lâcher et il y avait une proposition de bourse. Ils m’ont proposé de travailler sur les produits forestiers non ligneux5. Et moi, j’ai remodelé le projet qui était entre géographie, sciences sociales, écologie et géomatique6,   pour en faire un sujet qui me parlait. Je leur ai proposé et donc j’ai eu une bourse de thèse à l’Institut pendant trois ans.

Mais on part avec un sujet et il arrive qu’il se transforme complètement. Aujourd’hui on privilégie les thèses courtes sur projets. Mais à ce moment-là, en sciences sociales, on partait avec une thématique et on allait voir ce qui se passait sur le terrain. Et au fur et à mesure du terrain, on reconstruisait sa problématique. Au début, j’étais dans la montagne à interroger les cueilleurs et puis  progressivement je suis descendue le long des versants pour sortir de la forêt et aller voir ce qui se passait plus loin. Mais c’est vraiment le terrain qui m’a conduit là.

Que représente pour vous votre nomination à l’IUF ?

Cette nomination déjà, ça a été une très belle surprise. Quand on candidate à l’IUF, on a beaucoup d’espoirs mais on ne sait pas trop ce que ça donnera. Pour moi, c’est aussi une belle reconnaissance du parcours accompli et des résultats obtenus jusqu’à présent. Quand on est enseignant chercheur, on travaille beaucoup, mais le travail de recherche reste moins visible que l’activité d’enseignement. Donc la nomination à l’IUF, c’est une belle reconnaissance.

Pour la candidature à l’IUF, j’ai proposé un projet de recherche que je portais en moi depuis la fin de ma thèse. C’est un sujet que je considère comme relativement innovant, car il y a assez peu de gens qui  travaillent dessus. Ça fait plusieurs années que j’essaie de bâtir un travail comparatif sur les filières associées aux plantes médicinales et cosmétiques qui aboutissent au secteur industriel. A partir de 2013, j’ai vu émerger des travaux qui investiguaient ce champ de recherche et j’avais l’impression de ne pas pouvoir participer à cette dynamique. C’est pour ça que j’ai construit ma candidature à l’IUF autour de ce projet

Pouvez-vous présenter brièvement votre projet ?

C’est un projet comparatif sur les pratiques de cueillette et de mise en culture des plantes ainsi que sur les filières liées à ces plantes entre la Guyane française, l’Inde du Sud et la France métropolitaine. L’idée, c’est de voir comment les activités de cueillette, qualifiées de traditionnelles ou de marginales (numéro spécial 47 de la revue Echogéo, janv. /Mars), s’insèrent dans des filières économiques dans un contexte d’accroissement de la demande des secteurs pharmaceutique et cosmétique. Il y a également toute la dimension responsabilité sociétale des entreprises qui est devenue importante dans les stratégies de communication et qui concerne aussi leurs filières. On est aujourd’hui dans une période de transition avec une demande de plus en plus importante des consommateurs en produits à base de plantes. Et c’est le cas aussi bien en Europe que dans les pays d’Asie du sud. Donc ça induit des transformations au sein des réseaux, des filières et des approvisionnements. Pour la Guyane, s’ajoute à cet aspect-là la dimension protection de la biodiversité et des connaissances. En Guyane, la filière a du mal à se construire. Donc c’est intéressant de voir une zone avec un très grand potentiel en termes de biodiversité, de possibilités d’utilisation de cette biodiversité et tous les obstacles à sa mise en valeur. Obstacles ou freins qui permettent de protéger les connaissances, l’environnement et la société. Quant à la France métropolitaine, elle se caractérise par une forte demande et un encouragement au développement de la filière.

Pensez-vous que la thématique des plantes médicinales est porteuse pour l’Université des Antilles ?

Je pense que c’est déjà une thématique qui émerge, un champ qui a déjà donné lieu à des publications. On peut citer l’ouvrage sur L’usage des plantes médicinales aux Antilles et en Guyane : les remèdes anciens au fil du temps7  qui a été publié par le laboratoire AIHP-GEODE assez récemment. C’est un ouvrage qui faisait suite à une journée d’études organisée au Fonds Saint Jacques en Martinique et qui a rassemblé des chercheurs en histoire, en géographie, en psycho-sociologie, mais aussi en biologie et en chimie. Cette thématique se développe progressivement, plutôt à l’heure actuelle dans le champ de la biologie, de la biochimie, et de l’ethnopharmacologie. Aussi bien sur le pôle Martinique que sur le pôle Guadeloupe. Au niveau des sciences sociales, on a sans doute encore à lancer la dynamique. Mais à mon avis, dans les années à venir, ce sera un champ qui sera amené à être développé et qui est en l’occurrence très intéressant pour les territoires.

Quel sera votre statut à l’IUF ? Quelles sont les missions liées à cette nomination ?

J’ai été nommée membre junior de l’IUF. Les membres juniors sont les enseignants chercheurs de moins de 40 ans. L’objectif de l’IUF en nommant des membres juniors, c’est d’encourager la jeune recherche, des thématiques innovantes, des nouveaux courants de la recherche ; donner un tremplin aux jeunes chercheurs pour bâtir leur propre champ de recherche et pour créer ou consolider des équipes de recherche.

Membre junior, c’est une délégation un peu particulière puisque l’enseignant-chercheur nommé reste dans son laboratoire d’origine. Seulement, il a plus de temps à consacrer à la recherche, puisque l’objectif lié à cette nomination c’est de réaliser son projet de recherche en 5 ans, de produire des publications de haut niveau pour ensuite lancer un projet ERC (European Research Council). Il y a clairement un enjeu de rayonnement international.

Retrouvez les publications de Madame Lucie DEJOUHANET dans les collections de l’Université des Antilles :

1Archéologie Industrielle Histoire Patrimoine Géographie Développement Environnement de la Caraïbe.

2L’IUF, créé en 1991, a pour mission de favoriser le développement de la recherche de haut niveau dans les universités et de renforcer l’interdisciplinarité.

3Le Kerala est un Etat indien situé dans le sud-ouest de l’Inde et bordé d’un côté par l’océan et de l’autre par des contreforts montagneux (Ghâts occidentaux).

4Le LEEISA est une unité mixte de service et de recherche créée en Guyane en janvier 2016 par le regroupement de chercheurs et personnels techniques et administratifs présents au CNRS Guyane, à l’Université de Guyane et à Ifremer.

5Les produits forestiers non ligneux désignent des produits d’origine biologique autres que le bois d’œuvre, tirés des forêts.

6La géomatique regroupe l’ensemble des outils et méthodes permettant d’acquérir, de représenter, d’analyser et d’intégrer des données géographiques.

7L’usage des plantes médicinales aux Antilles et en Guyane : les remèdes anciens au fil du temps, Karthala, coll. Terres d’Amérique, n°9, novembre 2015.


 


Actualité du mois de mars 2019 : Réflexions croisées sur la crise des gilets jaunes

Réflexions croisées sur la crise des gilets jaunes

Conférence organisée par le CREDDI et le CAGI (LC2S)
Samedi 30 mars 2019 à l’amphithéâtre Lepointe (UFR des sciences juridiques et économiques) Modératrice : Paméla Obertan, Maître de conférences de science politique

Panel 1 : Lectures économiques et sociales de la crise des gilets jaunes

Intervenants :

  • Jacky Dahomay, Professeur agrégé de philosophie

Gilets jaunes : la crise française du néolibéralisme

Selon Jacky Dahomay, les Gilets jaunes sont une manifestation d’une crise politique du néolibéralisme. La souveraineté des Etats est battue en brèche par des multinationales déterritorialisées. Réduits à être des auxiliaires des marchés, les Etats peinent à insuffler du sens aux collectivités humaines. C’est l’absence de convergence des luttes nées des contradictions du capitalisme qui a engendré le mouvement insurgeant des gilets jaunes. Face à un pouvoir technocratique, nul ne peut prédire les conditions de sortie de crise.

 

  • Alain Maurin, Professeur des universités de sciences économiques

L’avant et après « LKP/Gilets jaunes » de 2009 : où en est-on sur la question des prix des biens et services dans les Territoires Français d’Outre-Mer (TFOM) ?

Les écarts de prix entre la Guadeloupe et la France hexagonale au cours des années 2009 à 2015 font montre d’une situation qui n’a guère évoluée, avec pour certains postes de dépenses comme l’alimentation et les communications des constats d’abus persistant. Pour Alain Maurin, il y a nécessité de sortir de cette économie de comptoir pour cheminer réellement vers l’appropriation d’un modèle de développement endogène. Sur la question des prix, la Guadeloupe a vivement besoin de se doter d’un panel d’acteurs pour muscler la défense des consommateurs

Pour aller plus loin avec cet intervenant

MAURIN, Alain, MONTAUBAN, Jean Gabriel économiste, VELLAS, François et GIRARDIN, Brigitte ), 2004. L’ enjeu du développement économique insulaire: Açores, Antilles, Canaries, Caraïbes, Madère, océan Indien & Polynésie. Paris] Saint-Denis  : SEDES le Publieur Université de la Réunion. Bibliothèque universitaire & francophone. ISBN  978-2-84784-116-9.
Livre disponible à la BU Martinique et à la BU Guadeloupe : 338.9 ENJ

 

  • Christian Saad, Maître de conférences de sciences économiques

La crise des gilets jaunes, une crise hétéronome du capitalisme mondialisé contemporain

Christian Saad développe l’idée que la crise des gilets jaunes, constitue une prise de conscience de l’intensification des politiques néolibérales en France dont le Président Macron est l’incarnation la plus résolue depuis le tournant libéral de 1983. La politique gouvernementale actuelle serait ainsi favorable à un ordre public économique, privilégiant le marché et les principes d’économie concurrentielle y compris comme solution possible à la sortie de crise. Partant, la politique actuelle du Gouvernement remet profondément en cause le compromis d’Etat social qui était prégnant après la seconde guerre mondiale. Les références récentes à Hayek énoncées publiquement par le premier ministre, confortent cette tendance.

Pour aller plus loin avec cet intervenant, rendez-vous sur MANIOC pour visionner :

SAAD, Christian, 2018. Édouard Glissant et l’économie politique dans le discours antillais. Institut du Tout-Monde. 2018.

 

 

Panel 2 : Lectures historiques et politiques de la crise des gilets jaunes

 

  • Didier Destouches, Maître de conférences d’Histoire du droit

Les Gilets jaunes et les modèles révolutionnaires français (1789-2009)

Pour Didier Destouches, le mouvement Gilets jaunes entretient un dialogue référentiel avec les précédents révolutionnaires, de 1789 jusqu’au mouvement LKP (mots d’ordre communs, entraves à la circulation, la promesse de guillotine pour le Président, etc.). Il met également en avant les similarités que la crise des Gilets jaunes partage avec les mouvements révolutionnaires (origine provinciale du mouvement, réflexes du pouvoir, etc.).

Pour aller plus loin avec cet intervenant, rendez-vous sur MANIOC pour visionner :

DESTOUCHES, Didier, 2014. Grand séminaire d’histoire des Outre mers: discussion avec le public. CNRS : Centre National de la Recherche Scientifique. 2014.
DESTOUCHES, Didier, 2015. Esclavage, servage et engagisme: essai de comparaison juridique.

 

  • Georges Calixte, Docteur en science politique

Révolution numérique et crise de la représentation démocratique : le cas des gilets jaunes

Dans son intervention, Georges Calixte s’interroge sur le destin de ce mouvement des gilets jaunes. Va-t-il connaître le même sort que tous les mouvements populaires de ces dernières années (les indignés, le printemps arabe, les anti-Berlusconi, nuit debout) ? Ou est-il promis à devenir un nouveau mouvement social capable de porter un changement radical dans l’organisation politique du pays.

Pour aller plus loin avec cet intervenant :

SAINTON, Jean-Pierre, MÉRION, Julien et CALIXTE, Georges, 2009. La Guadeloupe en bouleverse 20 janvier 2009-4 mars 2009. Pointe-à-Pitre  : Ed. Jasor. ISBN  978-2-912594-72-3.
Livre disponible à la BU Martinique : 303.6 GUA et à la BU Guadeloupe : 320.972 976 GUA

 

  • Caroline Mamilonne, Doctorante et ATER de droit public

Vers une réécriture de la théorie de la séparation des pouvoirs avec la crise des gilets jaunes ?

Le mouvement des gilets jaunes confirme, s'il en était besoin, la crise de la démocratie représentative et la remise en question de la doctrine classique de la séparation des pouvoirs. Caroline Mamilonne appelle à repenser l'équilibre des pouvoirs  en tenant compte des doléances du pouvoir populaire (telles que le RIC, le référendum populaire), du pouvoir constituant (Conseil constitutionnel) et du pouvoir européen (Union européenne).

 

  • Stéphanie Mulot, Professeur des universités de sociologie

Le cercle vicieux de la violence dans le discours du président Emmanuel Macron du 10 décembre 2018

Stéphanie Mulot identifie dans ce discours 7 séquences qui sont autant de formes de violence (politique, économique, symbolique, structurelle, du politique et perverse). Selon elle, le Président y expose une conception hautaine du pouvoir et de ses rapports avec les citoyens.

Pour aller plus loin avec cette intervenante sur HAL-UA :

MULOT, Stéphanie, 2018. Santé, culture et soins dans le contexte du VIH en Guadeloupe. Une lecture intersectionnelle des catégorisations et des prises en charge. In  : Archipélies. 1 décembre 2018. n°  6.

 


 

L’université est réputée pour la qualité de son activité documentaire. Venez puiser vos connaissances dans les rayonnages de ses bibliothèques, sur la page Internet de sa bibliothèque virtuelle MANIOC ou sur HAL-UA pour explorer les articles scientifiques de nos enseignants-chercheurs.